À Nantes, les deux acteurs de l’autopartage veulent accélérer

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Publié le : 21 mars 20236 mins de lecture

La mobilité dans les agglomérations évolue constamment, sous la pression des initiatives autour de la ville apaisée et des zones ZFE. Depuis plusieurs années, les mobilités douces et les mobilités partagées ont clairement sorti leur épingle du jeu. À Nantes, les deux réseaux d’autopartage, Marguerite et Citiz connaissent une affluence particulière et cherchent à poursuivre leur développement.

Marguerite et Citiz, les deux protagonistes de l’autopartage

Actif depuis 14 ans à Nantes, le réseau d’autopartage Marguerite dispose de 53 stations et de 65 véhicules dont 4 petits utilitaires.

Marguerite compte dorénavant plus de 6 400 abonnés, des abonnés qui aident le réseau d’autopartage à se développer. En effet, l’ajout des 4 petits utilitaires à sa flotte était avant tout une réponse à la demande des abonnés (transport d’objets volumineux, déménagement, etc.). Un développement qui permet à tous les utilisateurs de disposer d’un véhicule répondant à leurs besoins.

Otman Manni, responsable développement commercial pour l’opérateur d’autopartage de voiture en libre-service Marguerite, ajoute aussi que « l’autopartage permet d’offrir un accès à la voiture pour tous et notamment pour les jeunes ». Une offre étudiante est d’ailleurs proposée par la plateforme, une offre qui plaît particulièrement.

La tendance qui se dégage est la mobilité multimodale de ses abonnés. Déjà adeptes des moyens de transport partagés, 70% des utilisateurs de Marguerite disposent d’une carte Libertan (pass permettant l’accès aux différents transports en commun nantais).

Pour s’inscrire dans une démarche « écologique », Marguerite s’est engagée depuis 2021 à renouveler sa flotte pour des véhicules hybrides. À la fin de l’année 2022, 40% de sa flotte est devenue hybride. Toutefois, avant de penser au 100% électrique, il faut se concentrer sur l’implantation de bornes de recharge sur la voie publique. Un projet en réflexion avec Nantes Métropole.

L’autre acteur prédominant du marché de l’autopartage nantais est Citiz. Présent depuis 1 an dans l’agglomération, Citiz n’en est pas à son coup d’essai puisque le réseau est déjà implanté dans plus de 170 villes françaises.

Agissant en tant que société coopérative d’intérêt collectif, Citiz est un projet citoyen porté par des entreprises et des citoyens nantais. Agissant en qualité de réseau, les abonnés de Citiz Nantes peuvent également utiliser les réseaux d’autopartage Citiz dans d’autres villes françaises.

L’implantation à Nantes ne s’est pas faite par hasard. La métropole de Nantes a la volonté de développer l’autopartage, une volonté aussi bien politique qu’une réelle nécessité (modification de la mobilité, difficulté de stationnement, densité urbaine plus forte, problème de livraison des véhicules neufs, etc.).

Citiz propose à ses utilisateurs des tarifs pour de la courte durée mais aussi pour des plus longues durées. Pour répondre aux besoins sur-mesure de ses utilisateurs, le réseau affiche également une large gamme de véhicules. En partenariat avec Titi Floris Nantes, Citiz peut ainsi mettre à disposition des véhicules adaptés PMR, des minibus et même des véhicules électriques.

Soucieux de son impact sur l’environnement, Citiz est en pleine réflexion sur son passage à l’électrique, toujours de concert avec ses citoyens utilisateurs. Cependant, ce projet ne peut pas se faire du jour au lendemain car il nécessite l’installation d’infrastructures (bornes de recharge implantées au niveau des stations notamment).

Quel bilan pour les utilisateurs de ces solutions ?

Ces deux solutions d’autopartage, comme toutes celles présentes sur le territoire français, offrent bien des avantages à leurs utilisateurs. Dans certains cas, le bilan est sans appel, l’autopartage est nettement plus économique que la possession d’un véhicule personnel. En 2017, l’INSEE estimait que les ménages consacraient 11% de leur revenu disponible à la voiture, soit un budget annuel moyen de 4 732 € par an. Ce coût est évidemment nettement plus élevé que les dépenses liées à un abonnement et un usage Marguerite, à une location chez un loueur low cost comme Loc Eco Nantes ou à l’achat et l’entretien d’un vélo.

Le calcul est simple, il faut rapporter ce que coûte le véhicule sur l’année (coût d’acquisition, entretien, carburant, assurance, etc.) à l ‘utilisation qui est faite du véhicule. Ce calcul permet de comparer le coût d’utilisation d’un véhicule personnel au coût d’un véhicule en autopartage.

De plus, de nombreux jeunes urbains sont réfractaires à passer leur permis de conduire étant donné le coût à engager et leur utilisation future d’un véhicule.

L’autopartage pourrait bien s’ouvrir à d’autres types de véhicules comme les véhicules sans permis par exemple. Un projet qui pourrait être envisagé mais qui restreint toutefois les utilisateurs à certains types de routes et également certains usages.

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