Christine, vivre l’aventure en famille
J’aimerai vous faire découvrir régulièrement dans Ma Vie Nantaise by Megz des portraits de nantais dont la vie, l’histoire ou la passion ont attiré mon attention. Comme je vous l’ai dit, si Nantes et sa région sont aussi agréables c’est aussi grâce à ses habitants qui les rendent si attrayants.
Aujourd’hui, je vous présente Christine. Elle habite au nord de Nantes, à La Chapelle sur Erdre. C’est une femme engagée avec des opinions assez tranchées, un caractère bien à elle et un coeur gros comme ça. Avec elle, hors de question de parler de sujet à la légère ou de répéter bêtement ce qu’on entend dans les médias, elle est cultivée et très ouverte au monde et aux autres. Sa passion : les voyages, elle en a toujours rêvé. Pour réaliser son rêve, elle est devenue hôtesse pour Emirates, a vécu à Dubaï, aux Etats-Unis. Et puis sont arrivés deux trésors dans sa vie, Julie qui a aujourd’hui 15 ans et Thomas, 12 ans.
Là encore, Christine va nous prouver qu’elle n’est pas Madame tout le monde. Alors que la majorité arrête de voyager ou se limite à certaines activités parce que « Tu comprends avec les enfants… » ( comme si on devait arrêter de vivre parce qu’on devenait maman), Christine a pris en 2012 ses deux petits bouts sous le bras et les a embarqué pour un long voyage de 11 mois en camping-car pour leur faire découvrir le monde et leur ouvrir l’esprit sur les autres cultures.
Christine a eu la gentillesse de me raconter beaucoup de choses sur ce voyage et je vais vous faire partager son récit en insistant sur les préparatifs et le pourquoi du comment, l’itinéraire et les imprévus et pour terminer, on évoquera le bilan de cette odyssée moderne.
Tout part donc d’un rêve de voyage de Christine. L’idée de base était un tour du monde en bateau, mais il a vite fallu se rendre à l’évidence, voyager en bateau est onéreux et Christine ne pouvant compter que sur elle pour les manoeuvres, les enfants étant encore petits (10 et 13 ans le jour du départ), le risque était trop élevé. Elle a donc envisagé un tour du monde en vélo…Je vous avais prévenu, Christine c’est une vraie aventurière. Elle a tout préparé : les vélos avec une carriole pour transporter leurs affaires, des toilettes portatives,… Elle était équipée la p’tite dame! Mais après avoir eu la sage idée de faire un test de quelques jours sur le canal de Nantes à Brest, les enfants ont banni le mot vélo de leur vocabulaire. Résultat : le tour du monde ok mais en vélo, non! Après de nombreuses recherches et de réflexions, il s’est avéré que le moyen de transport le plus adpapté à leurs besoins était le camping car. Son rapport qualité prix était le plus judicieux pour elle et en plus, ça leur permettrait de garder un repère, un endroit à eux partout dans le monde.
Le tour du monde s’est bien mais par où passer ? Là encore, les contraintes budgétaires l’ont obligée à choisir un itinéraire moins ambitieux, en effet les traversées d’océan auraient « manger » tous son budget. Ils ont donc décidé de rester sur la terre et sur les routes. Tout d’abord, ils partiront par l’Europe pour rejoindre le Moyen Orient par la Turquie. Ils souhaitaient également découvrir le bouddhisme, ils leur fallaient donc rejoindre l’Inde et le Népal mais cela les obligeait à traverser l’Iran puis le Pakistan. Aucun souci pour Christine de traverser l’Iran, par contre elle était un peu moins sûre d’elle sur le Pakistan. Et pour finir leur voyage, Christine avait réservé un budget spécial pour traverser l’océan Indien en paquebot afin de rejoindre la Malaisie et ainsi pouvoir visiter la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. Restait donc le bémol du Pakistan. Lors de ses nombreuses recherches sur les forums, elle a pu rencontrer d’autres familles ayant le même projet qu’elle et ils décidèrent de se retrouver en chemin pour traverser le Pakistan ensemble. Ces forums ont été d’une grande aide pour Christine que ce soit pendant les préparatifs où elle a dû se renseigner sur énormément de choses : les démarches administratives, les contraintes climatiques de chaque pays, le fonctionnement et la mécanique du camping car, mais également pendant le voyage où les personnes rencontrées étaient toujours là en support technique ou moral.
Une fois le camping car préparé, les dossiers du CNED et les visas reçus, c’est l’heure de prendre son courage à deux mains et de prendre la route. C’est ainsi qu’un beau matin de juillet 2012, un camping car un peu particulier quitta la région nantaise pour un voyage un peu plus long que la plupart des autres camping cars. Ils traversèrent la France pour rejoindre l’Italie, puis l’Autriche, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. Ils en profitèrent pour découvrir de magnifiques paysages à deux pas de chez nous et faire un peu de tourisme. Mais l’Europe n’était pas leur destination finale, ils traversèrent donc rapidement ce continent et arrivèrent en Turquie début septembre.
Après avoir visité la traditionnelle Mosquée Bleue et Basilique Sainte Sophie, changement de continent par le Bosphore et découverte du Moyen Orient. Ils rencontrèrent des gens généreux, très solidaires et hospitaliers. Leur culture et les grandes étendues désertiques ont contribué au développement de ses qualités. Ce fut la même chose en Iran, dès qu’elle faisait une pause sur le bord de la route, il y avait toujours quelqu’un pour s’arrêter pour s’assurer qu’elle n’avait pas besoin d’aide, lui apporter à manger ou lui proposer l’hospitalité. Ils furent très souvent invité par les populations locales qui leur proposaient de partager leur repas et leurs histoires. L’Iran leur plut tellement qu’ils y restèrent un mois et demi au lieu des 15 jours-3 semaines qu’ils avaient initialement prévus. C’est ça aussi les voyages, des coups de coeur, des imprévus. Leur voyage était marqué par une grande liberté et ils s’arrêtaient dès qu’ils en avaient envie, aucun timing à respecter si ce n’est de faire attention aux saisons qui défilent pour ne pas être dans des régions trop froides en hiver ou trop chaudes en été.
Mais du fait du prolongement du séjour en Iran et des aléas de chacun, ils n’ont pas pu retrouver les autres familles pour traverser le Pakistan. Après plusieurs échanges avec celles qui avaient déjà parcouru le pays, ils décidèrent de ne pas faire seul le Pakistan et ils ont dû revoir leur itinéraire. Impossible de rejoindre l’Inde sans passer par le Pakistan, tout le voyage était à revoir. Chaque grande décision du voyage s’est pris en famille et ensemble ils choisirent de découvrir les Emirats Arabes Unis et Oman. Ils rejoindraient la Thaïlande en avion pour ensuite visiter le Laos et le Cambodge comme c’était prévu. Ce petit changement de programme a engendré quelques démarches administratives supplémentaires pour obtenir de nouveaux visas, et les a également obligé à rester à Dubaï sous un soleil de 40 degrés. Mais là encore, la générosité des gens et notamment de la communauté française dubaïotes leur a permis de dormir dans une vraie maison et pas dans leur camping car où la chaleur était intenable. Ils passèrent en tout 4 mois dans cette région qu’ils ont adorée. Dubaï qui vit entre modernisme et tradition, Abu Dhabi et sa grande Mosquée, les paysages magnifiques du désert d’Oman les ont enchantés.
Leur quotidien était peuplé de rencontres plus formidables les unes que les autres, de visites, de paysages. Il fallait également se nourrir et apprendre à cuisiner avec les produits locaux tout en s’accordant de temps à autre un plaisir plus européen. Ils retiennent la solidarité des personnes rencontrées, leur hospitalité et leur volonté d’en savoir plus sur ces voyageurs hors normes. Après avoir visité l’Asie et être parti à la rencontre du bouddhisme tout comme ils l’avait fait avec l’islam, ce fut l’heure pour eux de reprendre leur camping car laissé à Dubaï et de suivre la route du retour. De même que l’ensemble du voyage, le retour a été décidé en famille, comme si une boucle était bouclée et qu’il était temps de retrouver ses repères.
Inutile de préciser à quel point ils sont tous marqués par ce voyage. Après une telle aventure, on ne voit plus vraiment les choses de la même façon et notre confort européen a une saveur particulière. Les enfants appréhendent les sujets d’actualité avec un recul étonnant malgré leur jeune âge et il ne se passe pas un jour sans qu’une allusion au voyage soit faite. Leurs amis du monde leur manquent et je ne pense pas trahir de secret en disant qu’un nouveau voyage sera bientôt organisé pour tous les revoir.
J’ai appris beaucoup au contact de Christine et cet article n’est qu’un échantillon de ce qu’elle a pu me raconter. Si vous voulez en savoir plus sur leur voyage extraordinaire, sachez qu’à l’époque elle a créé son blog qu’elle alimentait au fur et à mesure de leur road trip. Il vous permettra de connaitre tous les détails de leur quotidien, rencontres et visites.